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Histoire et Patrimoine

Histoire

Sainte Marie de Ré

Pendant plus de dix siècles, l’économie du village a été entièrement tournée vers la culture de la vigne. Quelques ressources sont également tirées du rivage (poissons, coquillages). Cette époque a laissé une forte empreinte rurale typique encore visible en parcourant les rues : façades de maisons, bâtiments agricoles, murs de clos.

 

Le vocable Sainte-Marie apparaît pour la première fois à la fin du XIIe siècle pour désigner une église paroissiale. II est possible que l’abbaye des Châtelliers, qui possédait un grand nombre de fiefs dans cette paroisse – enclos des Noues, fiefs de Faugeroux, du Deffend, des Plantes-du-Grand-Pré, etc. – ait contribué au peuplement et à la mise en valeur des terres, surtout plantées en vignes.

Sous l’Ancien Régime, l’agglomération était composée de cinq quartiers ou « dizaines » (de la Bourdinière, du Bourg, du Bourg-Chapon, de Guigne-folle et de La Ménardière) et des villages des Noues et Rivedoux.

Sainte-Marie fut érigée en commune en 1790 et, sous la Convention, prit le nom de L’Union. Comme les autres communes, Sainte-Marie a connu au XXe siècle une extension de la superficie cultivée en vigne (350 ha en 1836 ; 1100 ha en 1885), suivie d’une diminution importante du vignoble après la crise du phylloxéra (525 ha en 1924). La population, qui était de 2 515 habitants en 1836, ne comptait plus que 1 868 habitants en 1926. Une quarantaine d’artisans vivaient alors dans cette commune, dont une dizaine de tonneliers.

L’actuelle agglomération se compose de quatre parties relativement distinctes d’Ouest en Est, Grand-Village, Petit-Village et La Beurelière, puis, au Sud, le village proprement dit.

La rue de la République débouche à son extrémité dans le village proprement dit, qui paraît être la partie la plus ancienne de l’actuelle agglomération. Ce village a pour centre l’église, isolée au milieu de la place Eudes-d’Aquitaine. Au Sud-Est de celle-ci s’étendent le cimetière et de petits jardins clos de murs. Dans les autres directions, mais surtout à l’Est, au Nord et au Nord-Ouest, la place est entourée de petits îlots séparés les uns des autres par d’étroites et tortueuses ruelles débouchant sur de petites places et desservant de modestes maisons à un seul étage. Ces îlots, composés souvent d’un nombre très faible de parcelles, sont parfois presque entièrement bâtis. Tout à fait typique est, à cet égard, l’îlot construit au Nord de l’église et qui consiste en l’alignement d’une rangée de sept maisons regardant la rue Mathurin-Villeneuve et pourvues sur leur face postérieure (c’est-à-dire côté église) d’une cour très exiguë.

Le village est, de tous côtés, entouré de grands jardins clos de murs, au-delà desquels on débouche sans transition sur la campagne.

La Noue

Dans cette autre partie du village, La Noue, la mer autrefois formait une petite baie ce qui explique la construction en retrait des maisons notamment sur le cours des écoles formant aujourd’hui une large avenue.

C’est le lieu d’activités commerciales avec, en été, un typique et actif marché.

La Noue comptait, en 1968, 474 habitants, soit nettement plus que des villages comme ceux de Loix (368 h.), Les Portes (382 h.) ou Saint-Clément-des-Baleines (238 h.).

L’axe Nord-Sud est de toute évidence le plus ancien et le plus important. On est frappé par la largeur des voies qui le composent. Le cours des Écoles, agrémenté de deux rangées d’arbres, ne mesure pas moins de 20 m de large. Quant au cours des Jarrières, il est curieusement doublé à l’Ouest par la rue Montamer, dont le séparent la place des Tilleuls et trois flots dont l’épaisseur avoisine les 20 m.

En fait, cet axe s’est développé le long d’un chenal qui mettait en communication une petite étendue d’eau (ancien bras de mer ?), située au Nord du village, avec l’océan (le toponyme rétais « La Noue » désignent des lieux d’écoulement).

En 1712, la dune isolait déjà de la mer le petit étang, mais on ignore à quelle date ce dernier s’est trouvé, de façon artificielle ou non, complètement asséché.

Toujours est-il que les maisons du cours des Écoles nous indiquent encore le tracé des rives du chenal, ce qui explique que la plupart des rues de l’agglomération débouchent perpendiculairement sur cette artère.

L’aspect que présente La Noue sur les plus vieux plans de l’île n’a pas été altéré outre mesure par le développement ultérieur de l’agglomération le long de la D201, dont l’importance, au point de vue de la circulation, surpasse aujourd’hui celle du vieil axe Nord-Sud. La plupart des maisons présentent leur façade antérieure (et il en est de fort belles sur le cours des Écoles) le long de cette voie ou bien le long de l’une des rues qui lui sont perpendiculaires. Dans l’un comme dans l’autre cas, les îlots n’atteignent jamais une très grande profondeur, de telle sorte que la majorité des maisons du bourg se trouvent à moins de 100 m de l’un des deux cours.

Associations maritaises

Patrimoine

Notre-Dame de l’Assomption

L’église paroissiale de Sainte-Marie-de-Ré possède une histoire mouvementée où se mêlent nombre de faits légendaires.

 

D’après le docteur KEMMERER, historien local du siècle dernier, le bâtiment a été édifié sur l’emplacement du château d’Eudes d’Aquitaine. Ce dernier, s’y serait retiré pour y finir ses jours après la bataille de Poitiers contre les arabes (732). Bien que cette affirmation, contraire aux éléments historiques connus, repose sur un texte apocryphe rédigé dix siècles plus tard, elle reste encore véhiculée.

 

L’affaire du tombeau d’Eudes d’Aquitaine rebondit en 1954. Un radiesthésiste parisien en vacances sur l’île affirme qu’il existe une « crypte mortuaire sous le clocher contenant deux corps de hauts dignitaires datant de l’époque de Charlemagne ». L’un deux serait même enterré dans un cercueil en or doublé par un cercueil en plomb. 

Dans les années 1980, l’ancien maire voulut retrouver le tombeau et fit dégager le pied de l’escalier du clocher. On atteignit le sol du XlXe siècle, mais aucune trace antérieure. Dommage pour la légende et les chercheurs !

 

Même sans Eudes d’Aquitaine, l’église de Sainte-Marie de Ré peut s’enorgueillir d’une histoire particulièrement mouvementée.

 

Au début du Xle siècle, Ré, comme le continent proche, bénéficie de la part des Comtes de Poitou de mesures favorables au repeuplement de ces terres dévastées par les invasions normandes.

 

Sainte-Marie est, avec Saint-Martin et Ars, l’une des trois plus vieilles paroisses de l’île de Ré et s’étendait alors sur les territoires des communes actuelles de Rivedoux et La Flotte. Dès le Xlle siècle, l’église de Sainte-Marie existe et se trouve mentionnée dans plusieurs textes. Sans que l’on en connaisse l’origine, la cure est rattachée à l’abbaye Notre-Dame de Sablonceaux (près de Saujon au sud de la Charente-Maritime) et, jusqu’à la Révolution, tous les curés de Sainte-Marie proviendront de cette abbaye. Ainsi, à une époque où le clergé des paroisses rurales est souvent peu lettré, les curés de Sainte-Marie seront souvent de brillants intellectuels.

 

L’insécurité chronique des premiers siècles du Moyen-Age, puis la guerre de Cent Ans, ont conduit les habitants à fortifier l’église afin qu’elle puisse servir de lieu de refuge et résister à un assaut passager. Des maisons appartenant au Prieur sont d’ailleurs rasées pour creuser les douves.

 

Au cours du XlVe siècle, des talus, puis des « hauts murs » avec douves sont édifiés autour de la place actuelle (le fossé suivait l’emplacement des maisons entourant la place, d’où la présence de caves fort nombreuses).

Pendant la guerre de Cent Ans, l’église et la place étaient ceinturées par de hauts murs avec tours, douves et pont-levis dont les habitants assuraient la garde.

 

Lors des troubles religieux de 1574, les troupes protestantes commandées par le rochelais François de La Noue mettent à feu tous les édifices catholiques de l’île. L’abbaye des Chateliers sera entièrement détruite et ne s’en remettra pas. L’église de Sainte-Marie sera pillée et ses voûtes seront presque totalement détruites.

 

En 1610, le bâtiment est restauré et, pour le première fois, couvert d’une charpente avec tuiles.

En 1622, les hostilités ont repris. Le bâtiment souffre de nouveau. 

En 1625, la situation devient trop risquée, le curé abandonne son église pendant près d’un an.

En 1627, après la déroute des anglais et la fin des hostilités, l’église est recouverte à neuf.

En 1671, l’évêque ordonne de rabaisser les murs du château afin de dégager les fenêtres. Malgré la fin des troubles, il faudra attendre 1684 pour que les murs soient rasés. Les pierres seront utilisées pour construire un mur autour du cimetière et daller l’intérieur de l’église.

En 1699, la façade est complètement reprise avec l’ouverture de trois portes au lieu d’une.

En 1853, différents projets de restauration et à la fois de reconstruction et d’agrandissement de l’église se succèdent. Les travaux commencent enfin en 1862 : reconstruction de la façade, construction et agrandissement du chœur, mise à niveau de l’intérieur avec le sol de la place (comblement d’environ 2 m), réfection de la charpente du clocher.

La mise à niveau intérieure a rendu inaccessible les nombreuses tombes qui parsemaient les allées.

 

Après de tels remaniements, il ne reste que peu d’éléments de l’édifice médiéval. Le clocher avec sa très belle flèche gothique date du XlVe siècle. Il abrite trois cloches. La plus petite date de 1775 et provient d’un bateau suédois probablement naufragé.

L’ex-voto du Petit-Courrier de l’île d’Yeu qui a fait côte à la Chavèche dans la nuit du 28 décembre 1961 rappelle, lui aussi, que nos rivages n’étaient pas toujours hospitaliers.

 

Le point de vue exceptionnel obtenu du haut du clocher permet de comprendre pourquoi, pendant des siècles, il a été utilisé comme poste de surveillance maritime : le promenoir situé à une vingtaine de mètres de hauteur permet d’apercevoir des navires à plus de 20 km.

Le visiteur découvre également la structure ancienne du village et ses différents quartiers : Bourg-Chapon (au sud-est), la Burelière (devenu Beurelière), le Canton, le Petit-Village, le Grand-Village, les Parées, La Noue.

D’un coup d’œil, la mémoire d’un pays resurgit : la côte avec ses écluses, la mer avec ses naufrages, Rivedoux, La Rochelle au loin, La Flotte …

L’Ancre Maritaise

L’Ancre Maritaise, ancien four à chaux du 19e siècle a été tout d’abord un musée. Depuis 2010, cet espace offre aux associations Ré Nature Environnement, la LPO, l’ADEPIR, les Tardigrades, un lieu dédié à la nature et à notre environnement : visites d’écluses, sorties nature, observation des étoiles, exposition…

La Petite École de La Noue

Entièrement restaurée en 2017, elle est aujourd’hui un lieu vivant et ouvert à tous : expositions, résidences d’artistes, …

 

L’atelier Dazelle

Ancienne menuiserie reconvertie en 6 ateliers pour des artisans d’art.

La Maison du Meunier

Don à la commune en 2013 de Monsieur Louis Gendre, elle a été totalement restaurée par l’association de réinsertion La Verdinière. Elle est aujourd’hui ouverte aux visiteurs, et pendant l’été, le lieu d’animations culturelles.

La «souillarde»

Arrière-cuisine de l’ancienne maison des instituteurs du village au 19e siècle et son potager (petit réchaud à charbon taillé dans la pierre de taille qui servait à faire mijoter les repas). Visites proposées par le Bureau d’Accueil Touristique.

La chapelle Port Notre Dame

Construite au 16e siècle, a subi les assauts des premières guerres de religions et fut démolie à maintes reprises. Elle est aujourd’hui telle qu’en 1815.

La chapelle St Sauveur

Date de 1838. La toiture a été refaite ainsi que le chaulage des murs extérieurs. Refonte d’une nouvelle cloche baptisée l’an passé François Marie Joseph, les statuettes manquantes de chaque côté du toit recréées par les membres de l’Association Artistique dirigée par Philippe Gouble ; remise en exergue, de chaque côté de la porte, les gravures des noms érodées par le temps le maire Jean René Cheminet et le curé Grossetaite. 

L’alambic

Témoin de l’histoire viticole, sans doute l’un des plus anciens en pierre de taille, daté du 18e siècle. Acheté en 2012 par la CDC.

Les puits

Anciens témoins de la vie quotidienne villageoise. Certains sont restaurés ou mis en sécurité : rue des Rosées, venelle du puits, impasse du Grand Port. Le dernier restauré cette année est celui de la Rue de la Pompe (voir photos ci-dessus). Vous pouvez en découvrir de nombreux lors d’une balade au détour d’une ruelle, d’une venelle ou d’un quéreux.

La vierge de la Morande

En 1862, on dresse une colonne surmontée d’une statue de la Vierge, en souvenir et à l’emplacement supposé d’une chapelle ou d’un oratoire dédié à Notre-Dame et détruit pendant les premières guerres de Religion (vers 1575).

Pendant tout le XVIIe et le XVIIIe siècle, le service attaché à cette chapelle a été célébré au grand autel de l’église Notre-Dame de Sainte-Marie de Ré.

Mémorial des soldats à l’ancien cimetière

Une plaque commémorative, en souvenir des 7 soldats britanniques inhumés dans l’ancien cimetière de Sainte-Marie, fut inaugurée le 8 mai 2018.

À la suite du naufrage du bateau « Lancastria » bombardé par les Allemands le 17 juin 1940, 5 corps furent retrouvés sur les plages de notre commune. Les pertes évaluées se situaient autour de 4000 hommes.

Le 16 octobre 1942, un avion Wellington MK III, avec un équipage de 5 aviateurs et 1 pilote, avait pour mission de déminer les côtes. Il ne rentra pas à sa base et l’équipage disparut. 2 corps retrouvés purent être identifiés, les sergents David Buchanan et Cyril Parr. 

Les Portes, Saint-Clément, Ars, La Couarde et le Bois plage ont également des sépultures britanniques.

L’ancien cimetière

Sur le plan historique, pas de date précise de création pour l’ancien cimetière mais il existe un PV du 6 août 1684 qui porte une décision « il est nécessaire de jeter par terre les châteaux (murailles qui entouraient l’église) et les porter au cimetière pour le clôturer ».

Les Calvaires…

De la Croix de Beaucorps

Cette croix, offerte par une famille, s’appelait la « croix Cassée », avant d’être rebaptisée la « Croix de Beaucorps » en 1980. Le socle est du XVIIIe siècle. 

 

De la Croix de la Mine

Le calvaire de la Croix de la Mine tient son nom du lieu-dit. Avant 1975, le socle d’origine était en pierre de taille, quant à la croix c’est le don d’une famille.

Du Moulin de l’Abbé

Il tient son nom du lieu-dit où se trouvait le Moulin de l’Abbé, derrière la caserne des pompiers.

C’est le seul calvaire d’origine qui a survécu à la Révolution française

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